Peau d’Homme

Sans contrefaçon, je suis un garçon !

Dans l’Italie de la Renaissance, Bianca, demoiselle de bonne famille, est en âge de se marier. Ses parents lui trouvent un fiancé à leur goût : Giovanni, un riche marchand, jeune et plaisant. Le mariage semble devoir se dérouler sous les meilleurs auspices même si Bianca ne peut cacher sa déception de devoir épouser un homme dont elle ignore tout.

Mais c’était sans connaître le secret détenu et légué par les femmes de sa famille depuis des générations : une « peau d’homme » ! En la revêtant, Bianca devient Lorenzo et bénéficie de tous les attributs d’un jeune homme à la beauté stupéfiante. Elle peut désormais visiter incognito le monde des hommes et apprendre à connaître son fiancé dans son milieu naturel. Mais dans sa peau d’homme, Bianca s’affranchit des limites imposées aux femmes et découvre l’amour et la sexualité.

MON AVIS

Lauréate de nombreux prix, cette bande-dessinée a su faire parler d’elle ! Avec cette « peau d’homme » qui apparaît en première de couverture, on pourrait croire que cette histoire va être effrayante, voire un peu glauque. C’est aussi ce que je pensais au début, mais ce n’est pas du tout le cas ! Rassurez-vous, les femmes ne veulent pas faire la peau à tous les hommes, mais se sentir, être aussi libres qu’eux sans avoir à se dissimuler.

Peau d’Homme, Peau d’Âne, l’héroïne de cette histoire subit elle aussi la condition féminine déplorable de son époque. A peine en âge de se marier qu’elle est marchandée comme du bétail à une famille dont elle ne connaît rien. Du jour au lendemain, la voilà liée à un homme, parfait inconnu qu’elle n’a aperçu qu’une seule fois, sans jamais pouvoir discuter avec. Une marraine la bonne-fée aurait transformée Bianca en véritable princesse, sa tante fait bien mieux en lui offrant cet étrange héritage : une peau d’homme. Durant le laps de temps qui la sépare du mariage, elle va pouvoir s’en revêtir, se travestir et découvrir sous un tout autre jour l’homme qu’elle est censée épouser. Mais pour être un homme, l’apparence seule ne suffit pas : il faut en apprendre les manières, les codes, l’attitude et même la démarche ! Un rôle dans lequel elle va se plonger toute entière. Sous cette fausse apparence, elle peut pénétrer les cercles masculins et se mouvoir parmi eux comme leur égale, sans jugement, ni représailles.

Paradoxalement, c’est en devenant un homme que Bianca s’approprie son corps de femme. Elle découvre le plaisir charnel et la liberté dont elle a toute sa vie été privé. C’est un parcours d’émancipation plutôt incroyable. Je me suis réellement attachée à ce personnage et j’ai aimé la voir s’épanouir, non pas sans difficulté dans un monde où la religion persécute les femmes uniquement parce qu’elles en sont, mais passe tout aux hommes. La bd explore plusieurs autres thématiques, toutes très intéressantes et que je vous laisse découvrir ! Je dois vous avouer que je ne m’attendais pas du tout à ce scénario en débutant ma lecture, elle a pris un angle inattendu et c’était très bien comme ça.

« Si nous voulons réformer les mœurs, il faut que ce soit sans exception. Car contrairement à ce dont on m’a accusé, je ne hais pas les femmes. Je hais tout le genre humain à part égale pour sa nature pécheresse, mais je le hais par amour, pour sa rédemption dont je suis l’indigne instrument. »

ACHETER

Peau d’Homme

Hubert (scénariste), Zanzim (coloriste et dessinateur)

160 pages, 27,00

Glénat BD, 2020

AmazonLibrairies Glénat

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