Veil, Tome 1 – 2 – 3

Note : 19/20

Résumé : Veil est plus un rêve que vous avez fait qu’une histoire que vous lisez, et elle persiste de la même manière, des détails flous mais des émotions qui flottent définitivement dans votre cœur. Le volume se présente comme une représentation successive de petits moments de vie entre les deux protagonistes, interrompus par de sublimes illustrations offrant comme un sentiment de rêverie. L’homme est un officier de police, la femme est aveugle ou du moins n’ouvre jamais les yeux. Les noms, les lieux, l’époque n’ont pas d’importance, car notre plaisir consiste à simplement les regarder se rapprocher l’un de l’autre à travers les chapitres.


Mon avis :

Quand j’ai vu passer la fiche sur Veil de Kotteri, publié chez les éditions Noeve Grafx dans la Bibliomania de Livraddict, j’ai su que c’était un manga fait pour moi. Et je ne me suis pas trompée. J’ai mis un peu de temps à rassembler les 3 volumes parus à ce jour, mais voilà, ils sont enfin là et je compte bien vous en parler.

Dès le départ, on se rend compte que Veil est un manga vraiment unique et à la limite de l’artbook. La qualité d’édition est vraiment très bonne, l’intégralité des pages sont en couleur et en prime, on retrouve une petite carte à collectionner dans chaque volume. Parmi les reproches que j’ai pu lire, certains peuvent se sentir déstabilisés par cet apparent « rien » qui rythme le manga. En effet, il n’y a pas d’histoire à proprement parler, pas de fil conducteur ou de trame linéaire. Le manga nous suggère beaucoup plus qu’il ne nous donne à voir et c’est alors à nous de combler le vide et les ellipses par notre imagination. C’est justement son économie de mots, l’absence de narration classique qui fait tout son charme et son élégance.

Elle est aveugle ou du moins n’ouvre jamais les yeux, et le rencontre alors qu’elle lui met un coup de canne pendant une promenade. Lui est un officier de police, qui va lui proposer un travail de standardiste téléphonique, qu’elle accepte. On devient alors les témoins privilégiés d’une relation tendre et douce.

J’adore découvrir la complicité croissante des deux protagonistes et la relation qui au fil des tomes, évolue. Entre amour et amitié, à travers des petits moments et gestes attentionnés de leur quotidien, des fragments de vie, de courtes scènes de complicité, de charme et de grâce inouïe.

Graphiquement, les planches comme les illustrations sont magnifiques. Et même si je n’y suis pas particulièrement sensible, j’ai vraiment apprécié les références à la mode et à la haute couture dans les mises en scène, le soin apporté aux tenues des personnages et l’esthétique général. L’auteure alterne habilement entre phases de lectures et scènes partagées par les protagonistes comme avec des monologues écrits ou des illustrations pleines page. C’est délicat, sensible, plein de beaux sentiments. J’ai beaucoup aimé qu’elle perçoive le monde par le toucher, de sa cécité résulte une grande sensualité.

Veil est une expérience à part, un moment vraiment magique et poétique. J’ai été totalement charmé par la démarche artistique de l’auteure Kotteri. Je vous encourage à découvrir son compte twitter d’ailleurs et un autre fan account qui recense plusieurs de ses illustrations : @KotteriArt si cela vous intéresse !


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