Le monstre d’Einstein, tome 2

> Note : 15/20

> Statut : 3 tomes (terminé)

> Auteur : Ryu Miyanaga

> Éditeur : Casterman

> Parution : 18/05/2022

> Prix : 9,45€

> Nb. de pages : 272

➤ Tome précédent : Tome 1

Résumé : Désormais inéluctablement liés, Lerew et le docteur poursuivent leur périple à travers le vaste monde, en quête d’un remède qui pourrait prolonger l’existence du docteur sans qu’il n’ait à se repaître du sang de Lerew… Leurs pas les mènent sur une île où ils trouvent un ancien journal intime qui pourrait les mettre sur les traces d’une sorcière, mais ils sont accueillis par un monstre qui semble être le gardien des lieux.


Après un tome 1 que j’avais beaucoup apprécié, je suis absolument ravie de me plonger dans la suite des aventures de Fran et Einstein en cette période automnale. Pour un conte gothique, c’est pile-poil dans le thème ! Encore une fois, on a le droit à un volume avec un nombre de pages assez conséquent, toujours dans ce style graphique si particulier, très chargé et dense. Au début, je dois avouer avoir eu un peu de mal à identifier certains mouvements et positions des personnages. La lecture des cases n’est pas toujours facile aux premiers abords, mais je me régale malgré tout des dessins et des riches décors, toujours aussi impressionnants.

Dans ce deuxième tome, les aventures d’Einstein et de Fran se poursuivent. Une fois leur bateau prêt, ils partent en mer en direction du sud dans l’espoir d’y trouver des réponses et un refuge. Au cours de ce périple, ils décident d’accoster sur une île. Là, ils découvrent un vieux journal contant le naufrage de Micau sur cette même île et sa rencontre avec son unique habitante : Tsachila, une sorcière. À travers ces pages, on revit leur rencontre et leur cohabitation, jusqu’au drame. Comme Einstein l’a fait pour Lerew dans le premier tome, Tsachila décide de donner son propre cœur pour assurer la survie de Micau, blessé mortellement par ses parents après une altercation. La fin, comme on peut s’en douter, est digne d’une tragédie. J’ai beaucoup aimé cet épisode, un peu à part de l’histoire principale, très touchant et poignant. On découvre l’histoire personnelle et intime de Micau et Tsachila, les liens qu’il nouent et l’amour qui en découle. On retrouve à nouveau la thématique du rejet et de la haine face à la différence, heureusement pour contrebalancer cela, le manga offre une belle leçon de vie sur la tolérance et le sacrifice. Le monstre, encore une fois, n’est pas forcément celui qu’on croit. Il ne suffit pas d’être un.e sorcier.e, d’avoir des cornes ou des oreilles étranges pour être mauvais, les êtres humains nous le prouvent chaque jour.

Malheureusement Micau, lui, en est bien devenu un, aveuglé par la peine et la haine suite à la perte de Tsachila. Doc et Fran tenteront de le sauver, mais échoueront. C’est une histoire vraiment triste et dramatique, j’ai eu beaucoup de peine pour le personnage. Le manga conserve son aspect sombre et morbide. Malgré ce côté parfois lourd et sérieux, plusieurs scènes humoristiques viennent alléger le propos (la mauvaise résistance à l’alcool de Doc et son caractère enfantin, inconstant, la partie de cache-cache). Je regrette un peu le fait qu’Einstein soit plus immature que dans le tome précédent, il se lasse et se plaint très vite, a sans cesse besoin d’être stimulé, diverti. Je n’accroche pas forcément. En tout cas, pour ce qui est de son design, le personnage est toujours aussi beau et androgyne.

Alors qu’ils continuent leur route sur les mers, on a le droit à une deuxième petite histoire. Cette fois-ci on découvre un pan du passé d’Einstein, dont on ne connaissait que peu de choses, et qu’il a lui-même oublié (bizarre quand on sait l’impact que ces rencontres auront sur lui). Le duo découvre au milieu de la mer, sur un iceberg isolé le personnage de Chishiro et la sauve du danger (décidemment, la mer a une place toute particulièrement dans cette œuvre, sans parler des sauvetages à répétition). Cette dernière s’avère être la fille de Filofilo, qui est elle-même la fille de Perote, la sorcière qui a sauvé, bien des années auparavant Einstein (la boucle est bouclée). S’ensuit alors un flashback où l’action se déroule au cœur de leur village, composé entièrement de sorcières. Le lieu semble reculé de toute civilisation et isolé dans le Grand Nord, très vite, il apparaît comme un refuge pour persécutés.

J’ai apprécié qu’on en apprenne plus sur Doc, même s’il est loin de l’être enjoué qu’on a pu voir dans les pages précédentes. En effet, il apparaît complètement démoralisé et las de vivre. On ressent toute sa peine, lui qui est fatigué de fuir ceux qui le haïssent pour ce qu’il est. C’est vraiment difficile, l’auteur a parfaitement réussi à capturer ce sentiment d’abandon et de résignation. En opposition à cela, on découvre en Perote et Filofilo une famille pleine d’amour et de chaleur humaine. Je ne doute pas qu’elles parviendront à insuffler un peu de vie à notre garçon-sorcier.

La suite promet encore et toujours une belle leçon de vie et un discours sur la tolérance, avec son lot d’apprentissages et de rebondissements. Même si j’ai trouvé ce tome différent du premier, un peu en décalage, il n’en reste pas moins très émouvant et agréable à lire. J’ai hâte de découvrir le dénouement cette série en 3 tomes !


➤ Tome suivant : Tome 3


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